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Join MeetingContexte et objectifs : Dans les populations à risque d’événements cardiovasculaires, l’usage de médicaments hypolipémiants ou antihypertenseurs en ajout à une saine alimentation constitue la pierre angulaire de la prévention. Toutefois, aucune évaluation systématique de la littérature n’a encore été réalisée pour déterminer si l’usage de ces médicaments complémente ou se substitue à l’adoption d’habitudes alimentaires favorables à la prévention des maladies cardiovasculaires.
Le premier objectif de cette revue de portée systématique de la littérature (scoping review) était de colliger les évidences sur (1) les changements nutritionnels associés à l’initiation de médicaments hypolipémiants et/ou antihypertenseurs et (2) les différences dans les apports nutritionnels entre ceux qui utilisent ou non ces médicaments. Le second objectif visait à évaluer si l’initiation ou la prise de ces médicaments complémente ou se substitue à des habitudes alimentaires favorables à la prévention des maladies cardiovasculaires.
Méthode et démarche : Cette revue a été réalisée selon la méthode d’Arksey et O’Malley (2002). Nous avons (1) défini les questions de recherche, (2) identifié, au sein de 3 bases de données scientifiques (PubMed, Web of Science, Embase), les études ayant évalué (a) les changements nutritionnels associés à l’initiation de médicaments hypolipémiants et/ou antihypertenseurs ou (b) les différences dans les apports nutritionnels entre les usagers et les non-usagers de ces médicaments et (3) extrait les données. Finalement, nous avons synthétisé et cartographié les résultats de chacune des études incluses selon leur concordance avec l’hypothèse de complémentarité (l’usage des médicaments s’ajoute aux changements nutritionnels favorables) ou de substitution (l’usage des médicaments se substitue à des changements nutritionnels favorables). Des diététistes-nutritionnistes (CD, MCD, JPDC) et pharmaciens (LG, JL, JL, AZ) ont été impliqués dans le processus de révision pour générer des résultats axés sur la pratique.
Résultats et outils développés : Un total de 17 études ont été incluses: 3 rapportaient les changements nutritionnels associés à l’initiation d’hypolipémiants et/ou d’antihypertenseurs et 14 comparaient les apports nutritionnels entre ceux utilisant ou non ces médicaments. Seulement 6 études ont évalué la qualité nutritionnelle globale des participants, alors que les 11 autres ont évalué l’alimentation via les apports en certains nutriments ou aliments.
Seulement 1 des 3 études portant sur les changements nutritionnels associés à l’initiation de la médication a observé des changements favorables dans l’alimentation, appuyant l’hypothèse de complémentarité. Les résultats des deux autres études appuyaient l’hypothèse de substitution.
Parmi les 14 études comparant les apports nutritionnels entre les usagers et les non-usagers de médicaments préventifs, 6 ont observé que les usagers avaient des habitudes alimentaires plus favorables à la prévention cardiovasculaire que les non-usagers, supportant l’hypothèse de complémentarité. À l’inverse, 5 études ont rapporté des apports nutritionnels défavorables chez les usagers, en appui à l’hypothèse de substitution. Enfin, 3 études ont observé des différences favorables et défavorables entre l’alimentation des deux groupes, n’appuyant ainsi aucune des deux hypothèses.
Au final, un nombre égal d’études (n=7) appuie chacune des deux hypothèses. Aucune différence dans l’interprétation des résultats n’a été relevée lorsque les études étaient analysées selon le type de médicament utilisé (hypolipémiants vs antihypertenseurs).
Conclusion et recommandations: Près de 50% des études sur les changements alimentaires associés à l’initiation et à la prise de ces médicaments rapportent que la médication se substitue à des changements nutritionnels favorables et/ou entraîne une dégradation de la qualité de l’alimentation, ce qui peut affecter la réponse médicamenteuse et induire un usage sous-optimal des médicaments. Les évidences à ce sujet demeurent limitées, surtout considérant qu’uniquement 6 études se sont intéressées à la qualité nutritionnelle globale.
Cette revue met de l’avant le besoin de développer des interventions multidisciplinaires axant systématiquement sur l’importance d’une adhésion complémentaire aux recommandations nutritionnelles et à la pharmacothérapie préventive chez les individus à risque de maladies cardiovasculaires.
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