Disponible pour échanger : Mardi 23 novembre de 12h à 13h et Jeudi le 25 novembre de 12h à 12h30.
Join MeetingTitre : Évaluation de l’intervention du Dispensaire diététique de Montréal : des résultats en nutrition périnatale qui orientent l’action
Contexte et objectifs : Le Dispensaire diététique de Montréal (DDM) est un organisme de nutrition communautaire fondé il y a plus de 140 ans et intervenant auprès des femmes enceintes vivant en situation de vulnérabilité socioéconomique. Si le DDM a pour mission d’intervenir par la nutrition sociale, les mécanismes par lesquelles son intervention influence l’état de santé des mères et des nouveau-nés n’ont jamais été étudiés. Ce projet vise à évaluer si certaines caractéristiques de l'intervention périnatale (durée de l’intervention et nombre de rencontres avec une nutritionniste) sont associées à des mesures biophysiques de grossesse et au poids des nouveau-nés.
Méthode et démarche : La base de données du DDM a permis d’analyser les données de 2925 femmes enceintes qui ont bénéficié de l’intervention entre juin 2013 et décembre 2020. La durée de l’intervention a été calculée selon la date de la première rencontre avec une nutritionniste et la date d’accouchement. Pour les analyses, la durée de l’intervention a été divisée en quartiles et le nombre de rencontres avec une nutritionniste a été utilisé comme variable continue. Les mesures biophysiques de grossesse étudiés sont le diabète gestationnel, l’anémie maternelle, l’hypertension maternelle, le gain de poids gestationnel excessif et insuffisant et le poids du nouveau-né (faible poids et poids élevé pour l’âge gestationnel). Les effets de la durée de l’intervention et du nombre de rencontres avec une nutritionniste sur les enjeux de grossesse ont été évalués au moyen de modèles de régression logistique ajustés (covariables : âge, scolarité, revenu, tabagisme, statut d’immigration, statut marital, gravida, indice de masse corporelle pré-grossesse) et les résultats sont présentés sous forme de rapport de cotes (odds ratio, OR) et d’intervalles de confiance à 95% (95% IC).
Résultats : Les femmes enceintes ont été suivies au DDM à partir de 27,1±4,4 semaines de grossesse pour une durée moyenne de 12,2±4,5 semaines, durant laquelle elles ont rencontré une nutritionniste en moyenne 4,5±1,7 fois. Une durée d’intervention plus longue a été associée à un risque diminué de diabète gestationnel (Q2 vs. Q1, OR=0,58 [95% IC 0,36, 0,92]; Q3 vs. Q1, OR=0,33 [95% IC 0,19, 0,58]; Q4 vs. Q1, OR=0,24 [95% IC 0,12, 0,47]) et d’anémie (Q3 vs. Q1, OR=0,62 [95% IC 0,54, 0,85]; Q4 vs. Q1, OR=0,45 [95% IC 0,31, 0,66]). Le nombre de rencontres avec une nutritionniste a été associé à un risque plus élevé de gain de poids gestationnel excessif (OR=1,07 [95% IC 1,01, 1,13]). La durée de l’intervention et le nombre de rencontres avec une nutritionniste n’étaient pas significativement associés au risque d’hypertension maternelle, de gain de poids gestationnel insuffisant, ni au faible poids ou poids élevé du nouveau-né pour l’âge gestationnel.
Conclusion et recommandations : En débutant le suivi des femmes enceintes plus tôt dans leur grossesse, l’intervention du DDM pourrait contribuer à diminuer la prévalence du diabète gestationnel et de l’anémie maternelle, permettant aux fœtus de se développer dans un environnement intra-utérin plus favorable. Toutefois, les nutritionnistes du DDM doivent s’assurer d’individualiser les conseils prodigués aux femmes enceintes, afin de ne pas augmenter les risques de gain de poids gestationnel excessif. Ces résultats permettront spécifiquement d’assurer la qualité et la pérennité de l’intervention du DDM, mais également plus globalement d’éclairer la conception et la mise en œuvre d'autres interventions périnatales auprès de clientèles vulnérables.
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