Coopératives alimentaires rurales synonymes d'accès facilité aux aliments, de vitalité communautaire et de participation à l’économie locale

Contexte et objectifs 

Les conditions de vie dans plusieurs communautés rurales ne sont pas favorables à la sécurité alimentaire des résidents en raison d’une présence limitée de commerces alimentaires sur leur territoire. Le manque d’accès à des aliments nutritifs et abordables est aussi associé à une mauvaise alimentation et à un risque accru d'obésité. L’implantation de coopératives d’alimentation (COOPs) semble prometteuse pour remédier à ce manque d’accès et favoriser la santé de la population.  

L’étude vise à 1) évaluer les effets de l’implantation de COOPs dans des communautés rurales défavorisées, qualifiées de désert alimentaire, en ce qui a trait à l’accès aux aliments sains, la qualité de l’alimentation, la santé de la population et la vitalité communautaire, et 2) documenter le processus de mobilisation de la communauté concernant l’implantation de COOPs.  

Méthode  

Cette expérience naturelle à méthodes mixtes porte sur quatre communautés rurales avec ou sans COOP. Elles sont situées au Bas-Saint-Laurent (Saint-Luc-de-Matane) et en Côte-Nord (Rivière-Pentecôte, Gallix et Rivière-Saint-Jean). De ces communautés, 207 participants ont rempli un questionnaire portant sur la perception de leur environnement alimentaire, leur alimentation, leur santé et la vitalité de leur communauté.  Les participants seront à nouveau sollicités après l’ouverture des COOPs. Aussi, afin de documenter le processus de mobilisation lors de l’implantation de COOPs, cinq entrevues qualitatives auprès d’acteurs-clés des communautés ont été réalisées.  

Résultats 

L’échantillon de 207 participants est majoritairement constitué de femmes (72 %), l’âge moyen est de 49 ans et le revenu par ménage est inférieur à 50 000$ chez 28% d’entre eux. Un participant sur dix est en situation d’insécurité alimentaire, dont 2% en insécurité alimentaire grave.  

Plus de 80 % des ménages se rendent à une épicerie ou un supermarché de la ville voisine pour effectuer le plus gros de leurs achats alimentaires. Deux participants sur cinq (41 %) estiment ne pas avoir accès à un détaillant alimentaire ayant une grande variété d’aliments à proximité de leur domicile. 

Les acteurs-clés rencontrés ont identifié que l’arrivée d'une COOP comblera le besoin de sécurité alimentaire de la communauté en facilitant l’accès à des aliments de base. Notons qu’il est prévu que certaines COOPs annexeront des services de proximité comme un bureau de poste, une station d’essence ou un relais de motoneige. Les acteurs-clés perçoivent que les COOPs sont importantes pour assurer la vitalité de la communauté, notamment en attirant les jeunes familles, en évitant l’exode et en générant des revenus pour les producteurs locaux. La mobilisation communautaire est identifiée comme un élément-clé pour assurer le succès de l’implantation de COOPs, tout comme lee soutien des organismes de développement local, régional et national. 

Conclusion  

Les caractéristiques actuelles des communautés démontrent clairement leurs besoins d’accès aux aliments. Il n’est donc pas surprenant que ces communautés soient engagées dans des projets d’implantation de COOPs. Les données qualitatives recueillies à ce jour suggèrent déjà que la COOP est perçue comme une solution aux besoins d’accès aux aliments, mais aussi de revitalisation de la communauté. Les prochaines phases de la recherche nous éclaireront sur les effets de l’implantation de ces dernières.